Politique intérieure
À la tête du pays depuis l’indépendance en 1993,le Président Issayas Aferworki
À la tête du pays depuis l’indépendance en 1993, le Président Issayas Aferworki du Front Populaire pour la Démocratie et la Justice (parti unique issu en 1994 du Front populaire de Libération de l’Érythrée qui mena la lutte pour l’indépendance) concentre tous les pouvoirs. Le processus de démocratisation engagé en 1997 avec l’adoption d’une constitution est au point mort.
Le régime érythréen a supprimé la plupart des libertés et la situation des droits de l’homme y est très préoccupante : interdiction des partis politiques ; absence d’indépendance de la justice ; des prisonniers politiques toujours plus nombreux ; liberté de la presse et liberté syndicale inexistantes ; liberté de religion fortement encadrée ; arrestations et détentions arbitraires
Le régime érythréen a supprimé la plupart des libertés et la situation des droits de l’homme y est très préoccupante : interdiction des partis politiques ; absence d’indépendance de la justice ; des prisonniers politiques toujours plus nombreux ; liberté de la presse et liberté syndicale inexistantes ; liberté de religion fortement encadrée ; arrestations et détentions arbitraires
Depuis la guerre contre l’Éthiopie entre mai 1998 et juin 2000, le service national est à durée illimitée. Il peut se dérouler au sein des forces armées érythréennes mais également dans toutes les administrations civiles. L’opposition n’a pas de rôle actif et se trouve pour l’essentiel en Éthiopie, aux États-Unis ou en Europe.
Politique étrangère
Relations avec l’Éthiopie
Le Front de Libération du Peuple Érythréen et le Front de
Libération du peuple du Tigré éthiopien ont collaboré dans leur lutte contre le
régime du Derg, dirigé par Mengistu Haile Mariam. Les
Éthiopiens ont accepté l’indépendance de l’Érythrée après la chute de Mengistu.
Néanmoins, les frictions frontalières, notamment autour de la ville de Badme, suivies de l’introduction de la monnaie érythréenne
en 1997 ont mené à une rapide détérioration des relations.
Ces
tensions ont débouché sur un conflit meurtrier (54 000 à 137 000 victimes selon
les estimations) de mai 1998 à juin 2000. La médiation de l’Organisation de
l’Union africaine, soutenue par le Conseil de sécurité des Nations unies et
l’Union européenne, a abouti à la signature des accords d’Alger le 12 décembre
et à la délimitation de la frontière par une commission arbitrale, dont les
décisions ont attribué la ville de Badme à
l’Érythrée. Néanmoins, les Éthiopiens ne s’étant jamais retirés de cette ville
et de ses environs, un état de guerre froide a perduré jusqu’à l’accession d’Abiy Ahmed à la primature éthiopienne. Le 5 juin 2018, le
parti au pouvoir en Éthiopie, l’EPRDF, a annoncé son intention d’appliquer
pleinement les accords d’Alger et de renouer avec l’Érythrée. Le 8 juillet
2018, le Premier ministre éthiopien s’est rendu à Asmara. Dans les jours qui
ont suivi, les relations diplomatiques ont été rétablies, tout comme les
liaisons téléphoniques et aériennes. En retour, le président érythréen s’est
déplacé en Éthiopie en juillet 2018. De nombreux déplacements du Président
érythréen en Éthiopie ont suivi en 2019 et 2020, sans ce que ces fréquents
échanges ne se traduisent en avancées concrètes pour le processus de paix (pas
de rétrocession du triangle de Badmé par l’Éthiopie,
ni accord commercial).
En septembre 2018, un accord de paix formel a été signé à Djeddah sous les auspices du roi d’Arabie Saoudite. Dans le même temps, deux points de passage ont été ouverts à la frontière éthiopienne laissant passer près de 30.000 Érythréens jusqu’en décembre 2018, date à laquelle ces deux points de passage ont été fermés. En janvier 2019, un troisième poste frontière a été inauguré non loin de la frontière soudanaise mais a également été fermé quelques semaines plus tard sur décision des autorités érythréennes. La frontière avec l’Éthiopie reste fermée depuis lors.