Aspects physiques
L'ours blanc possède la morphologie d'un ours typique : un corps imposant, une fourrure abondante, une grande tête rectangulaire, de petites oreilles arrondies, une courte queue et des pattes puissantes et épaisses. Ses yeux, son museau, ses lèvres, sa peau et ses coussinets sont noirs.
Sa principale particularité est d'être le seul ours à manteau blanc.Par rapport à l'ours brun, l'ours blanc a un corps plus long, tout comme son cou et son crâne, mais des oreilles plus petites. Le profil de l'ours blanc est également différent, avec un museau plus proéminent.
Taille
et masse
L'ours blanc est, avec l'ours kodiak et l'éléphant de mer, l'un des plus grands carnivores terrestres vivants. Ils ont une hauteur de 1 à 1,5 m au garrot. Les mâles adultes pèsent généralement entre 400 et 600 kg mais peuvent parfois atteindre les 800 kg pour une taille de 2 à 3 m de long. L'ours blanc présente un dimorphisme sexuel important : généralement deux fois plus petites que les mâles, les femelles pèsent de 200 à 350 kg et mesurent de 1,8 à 2 mètres. À la naissance, les oursons ne pèsent que 600 à 700 g. Le record de masse pour un ours blanc est actuellement de 1 102 kg9.
L'ours blanc a des prises de poids assez spectaculaires. Par exemple, au Canada, un ours blanc femelle a pris plus de 400 kg en neuf mois. En novembre, elle pesait 92 kg, mais au mois d'août, elle a été pesée à 505 kg. Ceci s'explique par l'accumulation des graisses de phoque qui sont mangées au printemps. Des données récentes suggèrent que la masse des ours blancs décline. Ces données peuvent être prises comme une indication des pressions qui pèsent sur eux. Une étude de 2004 de la National Geographic Society a montré que la masse des ours blancs, en moyenne, était inférieure de 25 % à leur masse dans les années 1970. Pour exemple, en 2007, les femelles de la baie d'Hudson avaient une masse moyenne de seulement 230 kg, contre 300 kg dans les années 198011. Leur masse ne les empêche pas d'être très véloces sur la terre ferme. Ils peuvent sans problème être plus rapides qu'un homme à la course.Peau et fourrure
peau et fourrure
L'ours blanc est immédiatement reconnaissable à sa fourrure blanc-jaunâtre (admettant une large gamme de variations individuelles et saisonnières) qui lui permet de se camoufler dans le paysage arctique. En réalité, les poils ne sont pas pigmentés en blanc : ils sont non pigmentés, donc incolores, translucides et creux. C'est la diffusion due aux réflexions et réfractions multiples de la lumière visible au travers de ces poils creux qui les fait apparaître blancs, de la même manière que la neige. Une telle coloration est mimétique, c'est-à-dire qu'il s'agit d'un camouflage pour pouvoir s'approcher plus facilement de ses proies. Au-delà du spectre visible, une caractéristique des poils est qu'ils absorbent les rayons violets et ultraviolets - ce qui serait dû aux protéines de kératine qui les composent, lesquelles ont la propriété d'absorber les ultraviolets - c'est pourquoi la fourrure de l'ours a souvent des reflets jaunâtres. À la différence d'autres mammifères arctiques (tels que le renard arctique), la couleur de la fourrure de l'ours blanc ne change jamais pour une couleur plus foncée en été.
Sous son pelage, l'ours blanc a une peau complètement noire, ce qui permet d'absorber le rayonnement qui parvient jusque là de façon optimale. Certains zoologistes ont émis l'hypothèse que les poils transparents de l'ours blanc seraient des sortes de fibres optiques captant et conduisant la lumière vers cette peau noire pour l'aider à rester au chaud. Mais, outre le fait que ce processus fonctionnerait alors dans les deux sens en favorisant le refroidissement nocturne, cette hypothèse est contredite par des études plus récentes.
L'ours blanc renouvelle sa fourrure de mai à août. La fourrure est habituellement de 5 à 15 cm sur la majeure partie du corps. Cependant, sur les pattes antérieures, les mâles ont des poils plus longs qui s'allongent jusqu'à l'âge de 14 ans. On suppose que cela est une forme d'attrait pour les femelles, à la manière de la crinière du lion.
spéciation
Les 6 espèces distinctes d'ours sont apparues il y a environ 6 millions d'années. Les témoignages fossiles et l'analyse de leur ADN nucléaire ont permis de montrer que l'ours blanc et l'ours brun ont divergé il y a environ 600 000 ans. Les ours blancs ont cependant la possibilité de produire une descendance fertile en s'accouplant avec des ours bruns, suggérant qu'ils ont un ancêtre commun proche. Si les hybrides étaient infertiles on pourrait parler assurément d'espèces différentes mais à contrario la fertilité des hybrides ne permet pas de conclure car l'infertilité n'est pas une nécessité.
Dans un article largement cité de 1996, une comparaison de l'ADN mitochondrial de différents ours bruns de l'île Amirauté (en) et des îles Baranof et Chichagof de l'Alaska montre que ces groupes d'ours partagent un ancêtre commun plus récent avec les ours blancs qu'avec les autres populations d'ours bruns du monde. Du point de vue de l'ascendance, définir l'ensemble des ours bruns comme un groupe génétique (un taxon monophylétique) séparé des ours blancs ne semble alors plus pertinent. En 2012, l'étude du génome nucléaire montre une divergence clairement ancienne de l'ours blanc, révélant que la similarité mitochondriale avec les ours bruns des îles d'Alaska n'est que le résultat d'une introgression génétique, par des femelles ours bruns, lors des fluctuations climatiques passées.