La poésie classique
«La poésie classique est le plus ancien des genres littéraires. C’est un art poétique qui est structuré par des règles précises visant à choisir des mots donnant de l’expressivité à la forme. Une forme qui peut être variée, et qui s’écrit généralement en vers.»
Texte pris de: https://yannickmonrose.fr/cest-quoi-la-poesie-classique/
Guillaume Apollinaire
Né le 26 août 1880 à Rome. Il meurt à Paris le 9 novembre 1918 de la grippe espagnole. C’est un poète très connu qui a écrit plus de 250 poèmes !
Sous le pont Mirabeau
Sous
le pont Mirabeau coule la Seine
Et
nos amours
Faut-il
qu'il m'en souvienne
La
joie venait toujours après la peine
Vienne
la nuit sonne l'heure
Les
jours s'en vont je demeure
Les
mains dans les mains restons face à face
Tandis
que sous
Le
pont de nos bras passe
Des
éternels regards l'onde si lasse
Vienne
la nuit sonne l'heure
Les
jours s'en vont je demeure
L'amour
s'en va comme cette eau courante
L'amour
s'en va
Comme
la vie est lente
Et
comme l'Espérance est violente
Vienne
la nuit sonne l'heure
Les
jours s'en vont je demeure
Passent
les jours et passent les semaines
Ni
temps passé
Ni
les amours reviennent
Sous
le pont Mirabeau coule la Seine
Vienne
la nuit sonne l'heure
Les
jours s'en vont je demeure
Victor Hugo
paragraphe vie
Lorsque l’enfant paraît
Lorsque
l'enfant paraît, le cercle de famille
Applaudit
à grands cris.
Son
doux regard qui brille
Fait
briller tous les yeux,
Et
les plus tristes fronts, les plus souillés peut-être,
Se
dérident soudain à voir l'enfant paraître,
Innocent
et joyeux.
Soit
que juin ait verdi mon seuil, ou que novembre
Fasse
autour d'un grand feu vacillant dans la chambre
Les
chaises se toucher,
Quand
l'enfant vient, la joie arrive et nous éclaire.
On
rit, on se récrie, on l'appelle, et sa mère
Tremble
à le voir marcher.
Quelquefois
nous parlons, en remuant la flamme,
De
patrie et de Dieu, des poètes, de l'âme
Qui
s'élève en priant ;
L'enfant
paraît, adieu le ciel et la patrie
Et
les poètes saints ! la grave causerie
S'arrête
en souriant.
La
nuit, quand l'homme dort, quand l'esprit rêve, à
l'heure
Où
l'on entend gémir, comme une voix qui pleure,
L'onde
entre les roseaux,
Si
l'aube tout à coup là-bas luit comme un phare,
Sa
clarté dans les champs éveille une fanfare
De
cloches et d'oiseaux.
Enfant,
vous êtes l'aube et mon âme est la plaine
Qui
des plus douces fleurs embaume son haleine
Quand
vous la respirez ;
Mon
âme est la forêt dont les sombres ramures
S'emplissent
pour vous seul de suaves murmures
Et
de rayons dorés !
Car
vos beaux yeux sont pleins de douceurs infinies,
Car
vos petites mains, joyeuses et bénies,
N'ont
point mal fait encor ;
Jamais
vos jeunes pas n'ont touché notre fange,
Tête
sacrée ! enfant aux cheveux blonds ! bel ange
À
l'auréole d'or !
Vous
êtes parmi nous la colombe de l'arche.
Vos
pieds tendres et purs n'ont point l'âge où l'on
marche.
Vos
ailes sont d'azur.
Sans
le comprendre encor vous regardez le monde.
Double
virginité ! corps où rien n'est immonde,
Âme
où rien n'est impur !
Il
est si beau, l'enfant, avec son doux sourire,
Sa
douce bonne foi, sa voix qui veut tout dire,
Ses
pleurs vite apaisés,
Laissant
errer sa vue étonnée et ravie,
Offrant
de toutes parts sa jeune âme à la vie
Et
sa bouche aux baisers !
Seigneur
! préservez-moi, préservez ceux que j'aime,
Frères,
parents, amis, et mes ennemis même
Dans
le mal triomphants,
De
jamais voir, Seigneur ! l'été sans fleurs
vermeilles,
La
cage sans oiseaux, la ruche sans abeilles,
La
maison sans enfants !
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