Informations
Le kangourou est un marsupial de la famille des macropodidés typique du continent australien.
Au sens strict, le nom kangourou désigne l'un des membres des quatre plus grandes espèces de macropodidés (« grands pieds ») vivantes : le kangourou roux, le kangourou géant, le kangourou gris et le kangourou antilope.
Au sens large, on y rassemble les 63 plus grandes espèces vivantes de la famille des macropodidés. En plus des espèces précédentes, on y ajoute les wallaroos, les wallabys, les kangourous arboricoles, les pademelons et le quokka.
On les trouve, à l'état sauvage, exclusivement en Australie (sur le continent et en Tasmanie), ainsi qu'en Nouvelle-Guinée pour les kangourous arboricoles[réf. nécessaire]note 1. On estime les kangourous d'Australie à cinquante millions. Les kangourous sont nocturnes. La queue du kangourou lui sert de trépied au repos, et de balancier quand il saute : cette locomotion est appelée « crawl-walking » en anglais, littéralement « la marche rampante ».
Les kangourous roux sont les plus représentés et les plus connus ; le mâle, au pelage roux, peut mesurer 1,8 m, peser 85 kg (la femelle, 1,1 m et 35 kg) et avoir une queue longue de 1 m. Ils vivent en bandes.
Ils sont caractérisés par de grands membres postérieurs (d'où le nom de la famille), par leur très bonne adaptation, par leurs grands sauts et par une poche abdominale (ou poche marsupiale) qui abrite le petit du kangourou. La queue est grande et puissante, elle sert de balancier pendant les sauts et l'animal s'y appuie (comme un « siège ») au repos.
Comme leur population a fortement augmenté depuis l'arrivée des Européens, la chasse industrielle est bien organisée. La viande est maigre et assez goûteuse. Le cheptel est évalué à 50 millions d'individus1.
Animal emblématique de l'Australie, le grand kangourou y est plus populaire dans les campagnes que dans les villes[réf. souhaitée]. En effet, extraordinairement adapté aux conditions de vie extrêmes du bush australien, capable de supporter en période de sécheresse des températures de plus de 40°C, ce marsupial prolifère dans tout le pays.
Un mâle féconde en moyenne vingt femelles et les prétendants à ce rôle de géniteur sont légions. C'est pourquoi ils se battent avant l'accouplement. Les kangourous mâles se battent en appui sur leur queue, en se donnant des coups de pattes antérieures et postérieures. Le gagnant du combat s'accouplera avec la femelle.
Maturation sexuelle : Les données de reproduction sont variables selon les espèces. Dans le cas du kangourou roux, les mâles arrivent à maturité sexuelle au bout de 24 mois contre 14 à 22 mois pour les femelles. Durant les grandes sécheresses, les femelles deviennent automatiquement stériles.
Saison des amours : Les accouplements ont lieu toute l'année.
Gestation : La gestation varie selon les espèces entre 29 et 38 jours. Naît ensuite le bébé, qui mesure au début dans les 2-3 cm et pèse 1 g. En effet le petit naît dans une poche remplie de liquide amniotique. Une fois celle-ci déchirée le petit s'agrippe au pelage de sa mère pour grimper aussi vite que possible dans la poche incubatrice. Il se développe alors à l'abri dans la poche marsupiale (marsupium) de la femelle. Il reste entre 235 à 250 jours dans la poche de sa mère.
Portée : Un deuxième bébé s'installe déjà dans la poche alors que le premier n'est pas encore sorti. Ceci permet de remédier à la mortalité infantile élevée du fait des conditions de vie extrêmes.
Les femelles ne donnent généralement naissance qu'à un seul petit ; lorsqu'elles sont jeunes, elles donnent naissance à des femelles et donneront naissance à des mâles en vieillissant. On ne connaît pas la raison de ce phénomène.
Naissance
Un embryon dans la poche marsupiale.
Comme tous les marsupiaux, les kangourous mettent au monde des nouveau-nés à l'état d’embryon de 4 semaines, à un stade de développement équivalant à celui d'un embryon humain de 8 semaines. À ce stade il ne mesure pas plus de 2 cm pour un poids de 1 gramme. Pour rejoindre la poche marsupiale (marsupium), il rampe sur la fourrure de sa mère. Pour l'aider, sa mère lui trace un chemin avec sa salive. Cette poche maternelle est située sur le ventre à une distance de 30 cm au-dessus du vagin et est ouverte vers le haut. Elle contient quatre tétines qui produisent un lait dont la composition varie au fur et à mesure de son développement, riche en sucres au début, il devient plus riche en protéines ensuite pour favoriser le développement du cerveau et des membres puis en graisse pour favoriser son activité.
La femelle peut avoir jusqu'à 3 bébés : un bébé assez grand pour sortir de la poche, un autre qui vit dans la poche, et un embryon dont le développement est mis en pause2.
À ce stade les poumons n'étant pas encore développés, le corps rouge vif, dont seul les membres antérieurs sont développés, est recouvert de nombreux vaisseaux afin de capter l’oxygène dont il a besoin.
Une fois dans la poche, le bébé nu s'accroche à une tétine et ne quitte plus son abri jusqu'à ce qu'il soit capable de se nourrir seul. Il sort la tête pour la première fois de la poche vers 5 à 6 mois. Lorsqu'il sort pour la première fois, il pèse environ 3,5 kg. Il quitte la poche définitivement 3 mois après. Les kangourous tètent leur mère jusqu'à l'âge d'environ un an. Ils sont adultes à dix-huit mois.
La femelle garde un embryon en réserve dans son utérus dans un état d'attente provoqué par la lactation du petit dans la poche, dont la perte accidentelle provoque la reprise du développement de cet autre embryon3.
Mode de vie
Femelle kangourou géant et jeune.
La plupart des kangourous sont herbivores, mais certains d'entre eux sont aussi insectivores.
Ils sont actifs surtout au crépuscule et la nuit. Leurs prédateurs sont les dingos et les chiens, depuis que leur principal prédateur, le tigre de Tasmanie, a disparu. Lorsque la nourriture manque, des aigles se groupent pour les chasser ainsi que des reptiles pour les plus petites espèces. Pour combattre les chiens, une de leurs tactiques favorites est d'aller dans l'eau et de noyer l'assaillant ; ils peuvent aussi utiliser leurs pieds pour des combats à la savate.
Ils n'ont pas de cri particulier, bien qu'ils puissent grogner ou émettre un son ressemblant à une toux. Dans certains cas, ils peuvent souffler, un peu à la manière des chats. Les femelles peuvent appeler leur progéniture en émettant des claquements de langue. Cependant, le son le plus courant que les kangourous produisent est celui de leur pattes frappant fortement le sol pour prévenir leurs congénères d'un danger.
Déplacement
Groupe de kangourous géants.
Les kangourous se déplacent par bonds, leur vitesse de course est variable, en général elle est de l'ordre de 20 à 30 km/h en croisière et ils peuvent alors parcourir de longues distances en faisant de petits bonds. Ils peuvent aussi réaliser des bonds spectaculaires2, jusqu'à 3,5 mètres de haut4 et 13 mètres de long5. Lors d'un danger, en terrain découvert devant un prédateur par exemple, ils peuvent prendre la fuite à des vitesses supérieures, de l'ordre de 50 à 60 km/h en moyenne6,7 et 80 à 90 km/h en vitesse maximale8. Les adultes n'ont pas vraiment de prédateurs grâce à leur force au combat, leur grande rapidité et leur agilité à bondir. Un adulte est très puissant, et peut tuer un dingo avec des coups de pattes. Cependant, les animaux faibles, malades, âgés ou trop jeunes sont la proie des dingos.
Espèces
Il existe cinquante-trois espèces de kangourous, divisées en 11 genres :
(On appelle kangourous les plus grandes espèces et wallabies les plus petites, mais il n’y a pas vraiment de différences entre les deux.)
genre Macropus : grand kangourous et grands wallabies (14)
Macropus rufus - Kangourou roux
Macropus antilopinus - Kangourou antilope
Macropus fuliginosus - Kangourou gris
Macropus giganteus - Kangourou géant
Macropus robustus - Wallarou ou Kangourou euro
Macropus bernardus- Wallaroo noir
Macropus agilis - Wallaby agile
Macropus parryi - Wallaby de Parry
Macropus dorsalis - Wallaby à raie noire
Macropus rufogriseus - Wallaby à cou rouge
Macropus parma - Wallaby de Parma
Macropus eugenii - Wallaby de l'île d'Eugène ou Tammar wallaby
Macropus irma - Wallaby d'Irma
Macropus greyi - Wallaby de Grey
genre Dendrolagus : kangourous arboricoles (9)
Dendrolagus ursinus - Dendrolague-ours
Dendrolagus bennettianus - Dendrolague de Benett
Dendrolagus matschiei - Dendrolague de Matschie
Dendrolagus lumholtzi - Dendrolague de Lumholtz
Dendrolagus dorianus - Dendrolague unicolore
Dendrolagus goodfellowi - Dendrolague de Goodfellow
Dendrolagus inustus - Dendrolague grisonnant
Dendrolagus scottae - Dendrolague de Papousie Nouvelle-Guinée
Dendrolagus spadix - Lowland Tree-kangaroo
genre Lagorchestes : lièvres-wallabies (4)
Lagorchestes hirsutus - Lièvre-wallaby de l'ouest
Lagorchestes conspicillatus - Lièvre-wallaby à lunettes (Spectacled Hare-wallaby)
Lagorchestes asomatus - Central Hare-wallaby
Lagorchestes leporides - Eastern Hare-wallaby
genre Lagostrophus (1)
Lagostrophus fasciatus - Lièvre wallaby rayé
genre Petrogale : wallabies des rochers et espèces apparentées (10)
Petrogale xanthopus - Pétrogale à pied jaune
Petrogale inornata - Pétrogale terne
Petrogale brachyotis - Pétrogale à oreilles courtes
Petrogale concinna - Petit pétrogale
Petrogale assimilis - Allied Rock Wallabies
Petrogale lateralis - Pétrogale d'Australie-Occidentale
Petrogale penicillata - Pétrogale à queue touffue, en brosse
Petrogale godmani - Pétrogale de Godman
Petrogale persephone - Proserpine Rock Wallaby
Petrogale rothschildi - Pétrogale de Rothschild
genre Wallabia (1)
Wallabia bicolor - Wallaby bicolore
genre Thylogale : les pademelons sont de petits wallabies (4)
Thylogale stigmatica - Pademelon à pattes rouges
Thylogale billardierii - Pademelon à ventre rouge
Thylogale brunii - Pademelon à queue courte
Thylogale thetis - Pademelon à cou rouge
genre Onychogalea : regroupe les espèces ayant une extrémité de queue cornée. (3)
Onychogalea lunata - Wallaby à queue cornée
Onychogalea fraenata - Wallaby bridé à queue cornée
Onychogalea unguifera - Wallaby de Fawn à queue cornée
genre Dorcopsis : Wallabies des forêts de la Nouvelle-Guinée (4)
Dorcopsis hageni - Wallaby du nord de la Nouvelle-Guinée
Dorcopsis luctuosa - Grey Dorcopsis
Dorcopsis atrata - Goodenough Dorcopsis
Dorcopsis muelleri - Brown Dorcopsis
genre Dorcopsulus : wallabies des montagnes (2)
Dorcopsulus macleayi - Macleay's Dorcopsis
Dorcopsulus vanheurni - Small Dorcopsis
genre Setonix (1)
Setonix brachyurus - Quokka
Étymologie
Le mot kangourou dérive de gangurru, désignant le kangourou géant dans la langue aborigène Guugu Yimithirr. Selon une légende, le mot gangurru signifierait en fait Je ne te comprends pas, alors que le naturaliste anglais Joseph Banks du Endeavour commandé par le capitaine James Cook, désignait un kangourou gris à son interlocuteur autochtone, ce dernier lui répondit gangurru, transcrit en « kangooroo » ou « kanguru » en 1770. Cette origine fut démythifiée dans les années 1970 par le linguiste John B. Haviland au cours de ses recherches sur le peuple Guugu Yimidhirr.
Les kangourous et l'homme
Ancêtre totémique kangourou, peinture aborigène sur écorce, vers 1915.
Menaces
Article connexe : Viande de kangourou.
Le peuplement européen de l'Australie a causé un bouleversement des écosystèmes, avec une déforestation visant à créer de vastes plaines pour l'élevage des moutons et de bétail.
En Australie rurale, les kangourous sont souvent perçus comme des animaux nuisibles et massivement abattus.
Chaque année 3 millions de kangourous sont tués pour un usage commercial, ainsi que 1,1 million de jeunes tués ou laissés à mourir en conséquence de ces pratiques. Par ailleurs, 200 000 kangourous et wallabys sont tués légalement pour des motifs non-commerciaux chaque année, sans compter un nombre élevé de kangourous tués sans l'autorisation du gouvernemen