LES BALLET

Giselle, ou les Wilis est un ballet romantique en deux actes composé par Adolphe adam sur un livret de Jules-Henri Vernoy de Saint-Georges et Théophile Gautier. La hie originale es

chorégraphe

de Jean Coralli et Jules Perrot.


Historique[modifier | modifier le code]

Archétype du ballet romantique, Giselle semble bien être la plus ancienne chorégraphie du répertoire née de la convergence de multiples sources créatrices : Espagne, Allemagne, Italie et France. Quant à la Russie, sans avoir pris part à cette genèse, elle a fourni un travail d'archéologue pour débarrasser le ballet de toutes ses scories et le réintroduire, à l'aube du XXe siècle, dans sa version originale.

Fantômes, poème de victor hugo publié dans Les Orientales en 1829, rapporte qu'une jeune Espagnole, par excès d'amour, danse jusqu'à en mourir. On trouve la première évocation des wilis (ces spectres de jeunes fiancées défuntes, mi-nymphes, mi-vampires, qui poursuivent leurs fiancés pour les précipiter dans la mort) dans le recueil d'Heinrich Heine intitulé De l'Allemagne et paru en 1835. Heine inspire à son tour le Français Théophile Gautier qui en suggère l'argument à Jules-Henri Vernoy de Saint-Georges, lequel écrira le livret que son compatriote, Adolphe Adam, mettra en musique. Jean Coralli et Jules Perrot en établiront la chorégraphie[2]. Perrot arrange les danses destinées à la créatrice du rôle, Carlotta Grisi, étoile italienne de vingt deux ans, qui a pour partenaire Lucien Petipa, frère de Marius, lequel règne sans conteste sur la scène chorégraphique de Saint-Pétersbourg ; il monte Giselle en 1887 au Théâtre impérial Mariinski, marquant ainsi le début de l'approche moderne de ce ballet, approche qui perdure depuis lors.

En apprenant qu'Albrecht, qu'elle aime, est le noble fiancé d'une princesse, Giselle, une paysanne naïve, décède. La reine des Willis, esprits de jeunes filles mortes vierges, décide qu'Albrecht doit suivre Giselle dans la tombe. Il est condamné à danser jusqu'à la mort par épuisement. Mais l'esprit de Giselle, en dansant avec lui, arrive à le sauver.

Adam doit sa notoriété à cet archétype du ballet romantique, d'une grande richesse mélodique :

« La musique de Monsieur Adam est supérieure à la musique ordinaire des ballets ; elle abonde en motifs, en effets d'orchestre ; elle contient même, attention touchante pour les amateurs de musique difficile, une fugue très bien conduite. Le second acte résout heureusement ce problème musical du fantastique gracieux et plein de mélodie. »

— Théophile Gautier.

Créé à Paris le à l'Académie royale de musique devenue l'Opéra de Paris, Giselle reprend le thème traditionnel de l'amour plus fort que la mort qui remonte au mythe d'Orphée et d'Eurydice pour atteindre son apogée au milieu du XIXe siècle et tout au long des décennies suivantes dans les drames wagnériens.

Le Lac des cygnes (titre original russe : Лебединое озеро / Lebedinoïe ozero) est un ballet en quatre actes sur une musique de Piotr Ilitch Tchaïkovski (opus 20) et un livret de Vladimir Begichev inspiré d'une légende allemande.


LE LAC DES CYGNES

Historique[modifier | modifier le code]

En 1871, Tchaïkovski profite de ses vacances pour composer un petit ballet, Lebedinoje osero, destiné aux enfants de sa sœur.

Lorsque, au cours de l'été 1875, l'Intendant du grand théâtre de Moscou, Vladimir Pétrovitch Begitchev, lui demande de composer un ballet, Tchaikovski accepte immédiatement d'autant que la proposition est lucrative (Tchaïkovski touchera 5 000 roubles pour sa peine) et que le compositeur confie, dans une lettre à son ami Rimski-Korsakov, rêver depuis longtemps de « [s']essayer à ce genre de musique ». Bégitchev, en collaboration avec son danseur étoile du Théâtre Impérial Bolchoï Vassili Fiodorovitch Gelzer, a personnellement préparé le livret à partir de légendes et contes divers — dont le Voile dérobé tiré des « contes populaires des Allemands » de Johann Karl August Musäus. Tchaikovski a à l'esprit les ballets de Léo Delibes et plus particulièrement Coppélia.

À la différence du mode de travail qui caractérisera plus tard La Belle au bois dormant et Casse-Noisette, le compositeur ne collabore pas directement avec le chorégraphe pressenti, Julius Reisinger. Ce dernier, maître de ballet traditionaliste, se trouve dépassé par les ambitions « symphoniques » de la musique de Tchaïkovski. Il triture la partition, coupant ici, arrangeant là, si bien que lors de la création, le [1] au Théâtre Impérial Bolchoï, l'œuvre, sous la direction de Semen Riabov et chorégraphiée par Julius Reisinger, sans être un échec cuisant comme certains historiens du ballet l'ont prétendu, est une « déconvenue humiliante » (Tchaïkovski). Au cours des cinq années suivantes, Lebedinoje osero est monté deux fois et connaît plus de quarante représentations, chiffre exceptionnel pour l'époque.

Tchaïkovski ne vivra pas assez longtemps pour voir la version qu'il a composée, Lebedinoje osero, dansée sur toutes les scènes du monde sous des formes et des titres divers : Lebedinoje osero bien sûr, mais aussi Swan Lake, Le lac des cygnes, Schwanensee, Lago dei cignietc. C'est très exactement le que le ballet entreprend sa longue marche triomphale d'une façon modeste : seul le deuxième acte est représenté au Théâtre Impérial Mariinski à la mémoire du compositeur décédé le . Cette réalisation est confiée à Ivanov, deuxième maître de ballet et adjoint du célèbre Petipa. Ce dernier remarque immédiatement les possibilités inhérentes à la partition de Tchaïkovski et persuade le Théâtre Mariinski de monter une production intégrale du ballet dont il se chargerait de la chorégraphie en partenariat avec Ivanov. Sur la demande de Petipa, le maître de chapelle de la cour et chef d'orchestre Riccardo Drigo, pratique quelques interventions dans la partition originale. Petipa se charge alors de chorégraphier le premier et le troisième acte, laissant à Ivanov les deuxième et quatrième qui se déroulent sur les bords du lac des cygnes. Cette version est présentée au public pour la première fois le .

Au cours des cinquante années qui ont suivi la création de la version Petipa/Ivanov à Saint-Pétersbourg le ballet subit tant de remaniements que la version réalisée en 1953 au théâtre Stanislavski et Nemirovitch-Dantchenko de Moscou fit l'effet d'une bombe. On la devait à Vladimir Pavlovitch Burmeister (1904-1971), premier maître de ballet du théâtre, et reprenait l'ordre des numéros tels que publiés dans la partition originale de Tchaïkovski. Burmeister simplifie la dramaturgie du livret et rajoute un prologue qui présente la transformation de la princesse Odette en cygne par le magicien Rotbarth. Cela le conduit, après la victoire finale du prince Siegfried sur Rotbarth à l'issue d'une lutte sans merci, à montrer le retour d'Odette à sa forme première. Plus rien ne fait alors obstacle à la fin heureuse du ballet bien que la version de 1895 ne faisait qu'esquisser la réunion des deux amants dans une apothéose finale. Les autres modifications intéressent la disparition du fou (qui n'amène rien à l'intrigue) au profit de l'ami de Sigfried et l'arrangement des danses nationales du Divertissement de l'Acte III en intermèdes magiques de Rotbarth qui apparaît dès lors comme une sorte d'artiste du music-hall.

Cette version du Lac des cygnes a été montée pour la première fois à l'Ouest par l'Opéra de Paris en 1950. Elle a été reprise par plusieurs compagnies dont, récemment, le , au Théâtre de la Scala avec Svetlana Zakharova dans le rôle d'Odette/Odile et Roberto Bolle dans celui de Siegfried.

Le mythe du cygne, avec ses prémices antiques où Zeus, sous les traits d'un cygne, comble Léda, l'épouse du roi de Sparte, offre de nombreuses possibilités d'adaptation. On y voit déjà apparaître le caractère androgyne de l'animal qui a conduit, dans les mises en scène de Matthew Bourne (Swan Lake, Londres 1995) et Stephan Thoss (Zwischen Mitternacht und Morgen, Hanovre 2004), à confier la figure des cygnes à un corps de ballet masculin.

Enfin, à la suite de l'étude psychanalytique de l'argument par Mats Ek en 1986 et de l'interprétation par le biais de la Modern Dance qu'il en a donné avec le Ballet Cullberg de Suède, de nouvelles versions dramaturgiques et chorégraphiques ont vu le jour dont celle de Neumeier, Illusionen - wie Schwanensee avec sa référence historique à Louis II de Bavière.

CASSE-NOISETTE

Casse-noisette (en russe : Щелкунчик ; Chtchelkountchik) est un ballet-féerie de Piotr Ilitch Tchaïkovski, en deux actes, soit trois tableaux et 15 scènes, présenté pour la première fois le au Théâtre Mariinsky de Saint-Pétersbourg sous la direction de Riccardo Drigo et chorégraphié par Lev Ivanov.

Le livret d'Ivan Vsevolojski et Marius Petipa s'inspire de la version d'Alexandre Dumas d'un conte d'Ernst Theodor Amadeus Hoffmann : Nußknacker und Mäusekönig (Casse-noisette et le Roi des souris). La musique, confiée à Tchaïkovski et composée de février 1891 à mars 1892, est certainement une des musiques de ballet les plus populaires aujourd'hui et une des œuvres de Tchaïkovski les plus appréciées. « Je ne croyais pas moi-même au succès de ce ballet », dit-il à la fin de la représentation.

Casse-noisette est devenu, depuis sa création en décembre 1892, un véritable symbole musical. Le soir de Noël, Clara reçoit de son oncle un casse-noisette. Pendant la nuit, une merveilleuse féerie commence : dans le salon, les jouets s'animent et le casse-noisette se transforme en prince…


Genèse[modifier | modifier le code]

Après quelques discussions en novembre et décembre 1890, Vsevolojski demanda en février 1891 à Tchaïkovski la composition de cette œuvre en tant que première partie d'un gala en deux actes dont la première partie serait l'opéra Yolande et la deuxième, le ballet Casse-noisette. Ce ballet en deux actes devait présenter la chorégraphie de Marius Petipa, le maître de Ballet impérial, mais finalement, elle fut créée par son assistant Ivanov, à cause des problèmes de santé de Petipa.

Tchaïkovski était moins satisfait de la partition du Casse-noisette que de celle de la Belle au bois dormant. Il avait accepté la commission d'Ivan Vsevolojski avec réticence. D'après Modeste Tchaïkovski, son frère Piotr avait toujours eu beaucoup d'estime pour le conte d'Hoffmann, et c'est ce qui l'aurait poussé à composer la musique, bien que le scénario très édulcoré ne lui ait pas plu du tout.

Tchaïkovski composa la musique fin février, fin juin et début juillet 1891, à Frolovskoye, Rouen, et à Maïdanovo où il fit également l'orchestration entre janvier et mars 1892. La partition fut terminée début avril.

Création[modifier | modifier le code]

Le ballet fut représenté pour la première fois au Théâtre Mariinsky de Saint-Pétersbourg le avec Stanislava Belinskaïa dans le rôle de Clara, Antoinetta Dell-Era dans celui de la fée Dragée, Pavel Gerdt dans celui du prince Orgeat, Sergueï Legat dans celui du Casse-noisette et Timofeï Stoukolkine dans celui de Drosselmeyer. Les rôles des enfants (Clara et Fritz) ont été effectués par les enfants eux-mêmes, les étudiants de l'École impériale du ballet de Saint-Pétersbourg : Stanislava Belinskaya et Vassili Stoukolkine. Casse-noisette connut un certain succès et Tchaïkovski pensa que le ballet aurait assez de popularité pour au moins deux ans, le temps de créer une autre œuvre.

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