![]() ![]() les années 20 les années 40 ![]() ![]() les années 60 les années 80 | L'histoire de la mode
La mode (ou les modes), et plus précisément la mode vestimentaire, désigne la manière de se vêtir, conformément au goût d'une époque dans une région donnée. C'est un phénomène impliquant le collectif via la société, le regard qu'elle renvoie, les codes qu'elle impose et le goût individuel. La mode concerne non seulement le vêtement mais aussi les accessoires, le maquillage, le parfum et même les modifications corporelles. Les facteurs déterminant la mode sont parfois une recherche esthétique (notamment pour les grands créateurs). Néanmoins, la mode est aussi déterminée par d'autres facteurs, pour ceux qui la suivent : un moyen d'affirmer son rang social, son groupe social, son pouvoir d'achat et sa personnalité ; ou bien pour les créateurs qui imitent, un moyen commode de gagner de l'argent et du succès. La notion de mode ne saurait être appréhendée sous un angle utilitariste. Elle dépasse en effet amplement la nécessité de se vêtir. Ce phénomène de la mode a longtemps été le privilège de l'aristocratie à la Cour et des classes aisées imitant les modes de la Cour avant de se populariser et de devenir un phénomène de masse. Ainsi le terme apparaît en 1482 et désigne les changements dans les détails du vêtement réservé à l'élite et l'expression « la nouvelle mode » devient dès 1549 « être à la mode ». Le XVIe siècle marque la naissance des premiers journaux de mode, notamment des gazettes peu illustrées. La galerie des modes et costumes français est ainsi publiée dès 1778. C'est également à cette époque qu'apparaissent ce que l'on appelle alors les « poupées de France » . Il s'agit de figurines habillées que les dames prennent plaisir à se présenter et à s'échanger entre elles à l'occasion de rencontres afin de découvrir et de faire découvrir la mode qui ne dispose pas encore de canaux de diffusion à grande échelle. Ce n'est en effet qu'avec l'apparition de la photo illustrant les magazines au XIXe siècle que prend l'essor de la presse féminine, la mode masculine jusqu'alors assez figée ne se développant vraiment qu'au début du XXe siècle, comme l'illustre la revue de mode Adam lancée en 1925 par Edmond Dubois et s'adressant à la clientèle fortunée des tailleurs. Au début du XIXe siècle, les premiers magasins de vêtements à prix réduit voient le jour. On peut commencer à parler d'histoire de la mode et l'analyser à partir du XIXe siècle avec le créateur Charles Frédéric Worth qui eut le premier l'idée, vers 1858, de faire défiler ses modèles sur de vraies femmes (alors appelées sosies) dans des salons où les clientes venaient choisir. Auparavant, on peut parler de modes portées à la Cour et de costumes régionaux, mais ceci appartient à l'Histoire du costume et se compte en siècles alors que la mode s'évalue en décennies. L'homme, cependant, dès la Préhistoire, a aimé s'orner. Et si le vêtement fait pour partie son apparition pour se garantir des intempéries dans les climats froids, les populations des climats tempérés ou chauds ont toujours aimé s'orner de pagnes végétaux, plumes et breloques de toutes sortes; il n'entrait pas là de raison purement fonctionnelle, le narcissisme et la séduction avaient déjà leur part. Le vêtement, lui, est apparu pour des raisons initialement fonctionnelles : de nouveau pour se protéger des intempéries et des agressions extérieures mais également pour protéger son corps du regard des autres en respectant la pudeur et en ménageant les attitudes de séduction. Puis, au fur et à mesure, il a été étoffé, décoré, et accompagné d'accessoires. On va commencer à porter des bijoux, à se maquiller et à se parfumer ; c'est à ce moment qu'on ne parle plus seulement de vêtement, qui a d'abord un but fonctionnel, mais de mode, qui a des fins plus séductrices. L'essor de la mode est en grande partie lié à trois principaux facteurs constitutifs de la société de consommation contemporaine ; La mode est associée est un phénomène multifactoriel. Elle combine des aspects créatifs, médiatiques, industriels et commerciaux, ce qui en fait un élément complexe de la société. Elle peut être considérée comme unréflexe social et culturel . En effet, avec le développement des moyens de communications et de transports, pratiquement toutes les créations dans le domaine de l'habillement sont accessibles à la majorité des gens, tous groupes sociaux confondus. La mode peut être vue sous un angle strictement d'expression artistique ou artisanale, et aussi comme outil économique de développement, par exemple à travers ses filières textile et fabrication, souvent peu ou mal évoquées. Depuis le milieu du XXe siècle, la mode s'est petit à petit construit une image de phénomène de société incontournable. Les couturiers, tel Paul Poiret au début du siècle évoqué, puis Madeleine Vionnet, Cristobal Balenciaga, Christian Dior, Yves Saint Laurent, Hubert de Givenchy, Pierre Cardin et Coco Chanel ou André Courrèges, Nina Ricci et, plus récemment, Thierry Mugler, Giorgio Armani, Gianni Versace, Christian Lacroix, Helmut Lang ou Miuccia Prada, Antoine Chaulieu et Tom Ford sont devenus des personnages publics. Ils se sont progressivement transformés en créateurs de tendances pour les grands noms de la distribution internationale. Leur rôle est ainsi devenu plus proche du public consommateur ordinaire. Le paradoxe restant que leur notoriété grandissante les classe parmi les célébrités,people ou stars des magazines, soit du secteur, soit encore des médias, tels que la télévision ou le cinéma. La mode, de nos joursConception d'une collectionDans les pays tempérés, la mode est renouvelée selon un système de saisons couvrant une période de six mois : Automne/Hiver et Printemps/Été. Avant que les collections n'arrivent dans les boutiques, un gros travail d'équipe est fourni. Les collections sont conçues six à huit mois à l'avance. De plus en plus de compagnies font même jusqu'à quatre collections par année : Automne/Hiver, Holliday (collection des fêtes), croisière ou early spring et finalement Printemps/Été. Cela permet d'augmenter les ventes. La première étape consiste à chercher des indices, à flairer la mode de demain. Avec ce regroupement d'informations, un carnet de tendance est monté, plus communément appelé par son nom anglais trend book. Pour cette chasse aux idées, il existe plusieurs terrains incontournables. Il y a d'abord les salons de mode tels que « Première Vision » et Tex World à Paris, « Pitti Uomo » et « Pitti Immagine » à Florence et à Milan où il y a un nombre incroyable de salons. Il y a aussi les défilés de mode. Mais le moyen le plus accessible est le « lèche vitrine » et regarder les gens dans les rues. Pour cela, les détails intéressants de vêtements des passants peuvent être photographiés, ou même des fashion buyers vont acheter des vêtements et accessoires dans diverses boutiques. Ensuite, un compte rendu des différents éléments trouvés est établi, et les regroupements d'idées se mettent en place : lesthèmes. Chacun de ces thèmes comprend différentes matières, différentes formes de vêtements et des détails particuliers. Ainsi, chaque page d'un carnet de tendances sera munie d'un échantillon textile, de dessins techniques détaillés, d'une illustration de mode (figurine) et, éventuellement, de photos références. Ils seront exposés dans les salons de mode des saisons suivantes ou vendus directement à des marques. Cestrend books peuvent anticiper la mode sur deux à trois saisons, c’est-à-dire qu'en automne/hiver 2005, les trend books printemps/été 2006 sont présentés, ceux d'automne/hiver 2006/2007 sont en cours de finition et les recherches pour printemps/été 2007 ont commencé. Un trend book est un regroupement d'idées, aucune collection n'y est créée. Le styliste l'utilise pour créer sa propre collection en ne s'inspirant que des éléments qui l'intéressent. CréationUne fois que les idées et thèmes ont été choisis, les stylistes vont créer leurs collections avec une saison d'avance, voire deux. Il faut sélectionner les idées et tissus définitifs, prévoir les imprimés ou broderies, et les petits accessoires (attaches, boutons, clips, etc.). Ils vont ensuite monter une collection qui comprend comme dans le trend books plusieurs groupes différents. Par exemple, pour un thème sur la magie, une dizaine de pièces (vêtements) sera réalisée avec pour idée la sorcellerie, une autre partie sur les fées, une autre sur les baguettes magiques, etc. Dans une collection, selon l'ampleur de la marque, il peut y avoir deux à six groupes. Les stylistes s'assurent que la collection est équilibrée (les différents éléments sont coordonnés et il y a un peu plus de hauts que de bas). Chaque modèle est représenté par un dessin technique indiquant clairement tous les détails, avec une vue de face et de dos, voire de côté quand il a des éléments à préciser. Une fois ce travail terminé, la présentation sera faite sous forme de dessins techniques accompagnés pour chacun d'un échantillon textile ou de la référence du tissu choisi. Chaque groupe est illustré pour véhiculer l'état d'esprit. Le modéliste prend à son compte les dessins techniques afin de réaliser un patronage du vêtement. À cette étape se produisent de fréquents allers-retours entre le modéliste et le styliste afin d'ajuster le souhait aux contraintes de la réalité. Enfin, le modéliste monte les prototypes qui permettent de voir si les modèles ont le rendu voulu. Il est alors encore possible de les améliorer. La partie création est terminée une fois que les dernières modifications sont faites. De la confection à la commercialisationUne fois que le patron de chaque prototype a été réalisé par le modéliste, une phase d'industrialisation intervient. Il s'agit le plus souvent du travail du patronnier et du gradeur. Le patronnier est chargé, à partir du patron comportant les pièces principales du vêtement, de créer l'ensemble des pièces techniques annexes telles que les doublures, certains thermocollants, ainsi que les gabarits de montage. Le gradeur est chargé de dériver du modèle réalisé dans une taille de référence, la taille de base, un modèle décrit dans toutes les tailles à produire. Une fois que le patron de chaque modèle a été industrialisé, le vêtement est produit en plus ou moins grande quantité selon la distribution prévue. C'est la « confection de vêtement ». Les vêtements sont ensuite emballés et expédiés dans les différents points de vente. Certains modèles peuvent avoir été créés spécialement pour un défilé de mode afin de mettre en avant la collection de la marque en question. Dans une collection, environ 20 % des modèles ne seront jamais commercialisés. Mode et éthiquePollutionLa mode et l'habillement mettent en exergue les inégalités et les paradoxes Nord / Sud. La plupart des produits textiles sont fabriqués dans le Tiers-Monde, et particulièrement en Asie. Certains matériaux utilisés sont parmi les plus polluants du monde. La culture du coton, par exemple, utilise 28 % des pesticides mondiaux, alors qu’il ne représente pas plus de 2,5 % des terres cultivées. Cette situation soulève de graves problèmes, tant au regard de l'impact environnemental local qu'au niveau des conséquences humaines et sanitaires sur les populations concernées. Travail des enfantsLes industries textiles du Tiers-Monde font largement appel au travail des enfants. Selon le Bureau international du travail, un enfant sur six travaille à travers le monde. Les enfants qui travaillent dans les usines de textile sont exposés aux produits chimiques. Dans l'industrie du tapis ou du tissage, les enfants sont entassés dans des lieux sombres et pollués de poussières de laine. Ils abîment leurs yeux et leurs poumons. Les enfants chiffonniers sont souvent atteints de maladie de peau. SolutionsLa mode a une responsabilité dans les principaux enjeux sociaux et environnementaux. En Europe, des créateurs ont pris conscience de ces enjeux et proposent de plus en plus de créations plus respectueuses de l'homme et de l'environnement, par exemple Misericordia, les baskets Veja, Ideo... Le boycott des produits fabriqués par les enfants pourrait être un outil de pression pour encourager un pays à signer des traités contre le travail des enfants dans les usines de textile. | ![]() ![]() ![]() ![]() les années 2014 les années 2020 |
![]() | L'histoire du maquillage Le maquillage comme les cosmétiques est très ancien, probablement utilisé dès la Préhistoire pour pratiquer des rites chamaniques, des cultes funéraires ou de la fertilité. Trois mille ans avant Jésus Christ, les Égyptiens connaissent déjà le maquillage : rouge à lèvres, maquillage du visage avec du blanc de céruse, du plâtre ou de la craie qui blanchissent la peau, lui donnant éclat et luminosité, yeux et sourcils rehaussés de noir (maquillage pour les yeux à base de minerai de plomb, d'antimoine et de malachite, tel le khôl), joues rosies par du fard rouge végétal (obtenu par de la figue d'Égypte, des pétales de rose ou de coquelicot), animal (larve de cochenille) ou minéral (argiles rouges, oxydes de cuivre ou de fer, ocre), une spatule écrasant une poudre ou une pastille sur une palette à fard puis la mélangeant avec des huiles ou des onguents. D'autres pigments peuvent être utilisés pour le maquillage : bleu de l'oxyde cuivrique (soulignant notamment les veines des tempes et de la poitrine), jaune de l'orpiment, noir de charbon, vert de malachite sur les paupières, nombreuses nuances obtenues par des oxydes de cuivre ou de fer. Les caravanes qui acheminent les épices et la soie en Europe, introduisent les cosmétiques et le maquillage en Grèce (il ne se développe vraiment qu'à partir du IIIe siècle, étant auparavant plutôt un attribut des courtisanes) et dans l'Empire romain (ainsi Néron et Poppée se maquillent avec les mêmes produits au Ier siècle) : le khôl est parfois remplacé par un fard à base de safran, d'antimoine, du liège brûlé, de suie ou de cendres, les joues sont rosies par de la mûre ou de la ronce écrasée, de l'orcanette voire du cinabre. Beaucoup de produits de l'époque à base de métaux (plomb, mercure) étaient toxiques, détruisant l'apparence de la peau et provoquant un vieillissement prématuré de cette dernière. Des traités de cosmétique sont écrits à cette époque : L'art d'aimer, Les remèdes de l'amour, Les produits de beauté pour le visage de la femme d'Ovide, traité aujourd'hui perdu d'Aspasie. Cette activité qui visait à atteindre un idéal de beauté était sujette à des controverses religieuses et philosophiques dès l'époque grecque. C'est au retour des croisés que le maquillage se répand en Europe du Nord où il n'était utilisé que pour les peintures rituelles. Dès le XIIIe siècle, les nobles usent de fond de teint, de teinture à cheveux et de parfum. Au XVIe siècle, les femmes se poudrent à la céruse et à l'ocre rouge et se colorient les lèvres avec un mélange de teinture de cochenille. Les yeux, contrairement à la période antique, ne sont jamais maquillés pour ne pas trahir ces « miroirs de l'âme ». Dès le XVIIe siècle le maquillage est utilisé dans toutes les classes sociales, les classes les plus aisées utilisant par préciosité des fards à base de poudre d'or, d'argent, de pierres précieuses. Les manuels de civilité au XVIe et XVIIe
siècle recommandent de ne pas ouvrir la bouche, symbole d'oralité et
d'animalité, aux dents gâtées depuis l'introduction du sucre en
Occident. Ainsi, le maquillage omet la bouche en ces siècles. Les fards à base de substances métalliques, empruntés aux arts de la peinture et de la miniature, continuent à être très toxiques : « sublimé de mercure » au XVIe siècle, céruse, bismuth et étain de glace pour les fards blancs, sulfure de mercure (cinabre, vermillon de mercure) ou minium pour les fards rouges à partir du XVIIe siècle. Le maquillage moderne fut rendu populaire par le cinéma dans les années 1920. Jusqu'au début du XIXe siècle les cosmétiques contiennent du plomb, les produits modernes sont testés en laboratoires et fabriqués avec des produits neutres comme le talc, le kaolin, l'amidon de riz auxquels sont ajoutés des huiles et des colorants de synthèse. Les progrès de la recherche en cosmétologie ont permis de développer des produits de maquillage et de soins pour le visage sans risques pour la santé ni la peau. ProduitsCertains produits sont utilisés plus fréquemment que d'autres. Les plus courants sont le vernis à ongles ; l'anti-cerne ; l'autobronzant ; le ligneur (dit l'eye liner) ; le fard comprenant le fard à joues (dit le blush), le fard à paupières (dit l' ombre à paupières), le fard à cils (semblable au mascara), le fard à lèvres (dit le rouge à lèvres) ; le fond de teint ; le khôl (crayon conçu pour l'intérieur de l'œil); le crayon pour les yeux; le mascara ; la poudre ; le gloss (dit le brillant à lèvres) ; le rimmel ; sans oublier le démaquillant.
Selon la maquilleuse professionnelle Dominique de Vorges, l'ordre idéal pour appliquer son maquillage serait le suivant :
Le fard s'applique souvent à la fin du maquillage, après le rouge à lèvres, afin d'être en harmonie avec celui-ci. Le maquillage dans l'Égypte ancienneDans l'Égypte ancienne, améliorer son apparence relevait aussi d'un sens spirituel. Une perruque volumineuse sculptée dans de la cire d'abeille exprimait par exemple un symbole très fort, qui reliait son porteur à Hathor, la déesse des festivités et de l'amour. Les fards à paupières verts (wadju) invoquaient peut-être sa protection. Après la mort, les cosmétiques devaient créer une apparence juvénile et fertile, jugée essentielle pour renaître dans l'au-delà. Utilisé par les deux sexes, le maquillage possédait également des vertus plus terre à terre. Le fard à paupières noir - appelé mesdemet dans l'Antiquité et pour lequel le mot arabe khôl s'emploie aujourd'hui - aurait éloigné les mouches, protégé des rayons aveuglants du soleil et joué un rôle de désinfectant, grâce au sulfure de plomb et au chlore qu'il contenait. Dans le climat très sec de l'Égypte, les huiles et les crèmes, souvent parfumées, hydrataient la peau. De nombreux traitements antirides existaient aussi. Les femmes portaient également des cônes de graisse parfumée. Quelques marques de maquillage
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