Le premier inventaire de race de chat est effectué par le naturaliste suédois Linné au XVIIIe siècle dans son Systema Naturae, il y distingue quatre grandes races félines : le chat domestique (Catus domesticus), le chat d'Angora (Catus angorensis), le chat d'Espagne (Catus hispanicus) et le Chat des Chartreux (Catus coeruleus)1. Buffon, contemporain de Linné, compte six races dans l’Histoire naturelle : « le Chat sauvage, le Chat domestique qui a les lèvres et la plante des pieds noiresNote 1, le Chat domestique qui a les lèvres vermeillesNote 2, le Chat domestique appelé chat d’EspagneNote 3, le Chat domestique connu sous le nom de Chat des Chartreux, et le Chat domestique venu d’Angora2. »
Cette classification restera jusqu'au milieu du XIXe siècle, où la félinotechnie moderne, en Angleterre, va modifier cet ordre. Le Traité de zootechnie spéciale. Les petits mammifères de la basse-cour de Charles Cornevin publié en 1897 ajoute à la liste une race de chat chinois aux oreilles tombantes, qui devait ressembler au scottish fold, mais qui a disparu aujourd'hui, et deux races sans queue dont la description correspond à l'actuel bobtail japonais et au manx1.
La race espagnole disparaît au début du XXe siècle, et est rattachée au chat domestique. Mais les races persan et abyssin sont ajoutées1. Le nombre de races va alors jusqu'à maintenant ne plus arrêter d'augmenter car on est passé de 8 races en 1900 à entre 25 et 30 en 1989, puis aux alentours d'une centaine aujourd'hui1.
Les expositions et les concours ont joué un rôle important dans le développement des races. La première exposition féline se tint à Winchester en Angleterre, en 1598, pour la Saint-Gilles 3, cependant, la première exposition moderne féline fut organisée au Crystal Palace de Londres en 18711 par Harrison Weir3. Plus de 170 chats y étaient réunis, répartis dans les catégories British Shorthair et Persan1. Cette exposition marque le début de la définition des standards des races3. En France, la première exposition fut organisée par le Cat Club en 19251.
Aux États-Unis ce fut celle du Madison Square Garden à New York en 1898 qui rendit populaire les expositions, et les fit se répandre en Australie, au Canada, en Nouvelle-Zélande, en Afrique du Sud, au Japon et en Europe3. Les expositions furent interrompues pendant la Seconde Guerre mondiale mais reprirent progressivement, pour finalement se multiplier et se démocratiser1.
Ces expositions sont organisées par les fédérations dont une des plus anciennes est la britannique GCCF fondée en 1910 par la fusion du National Cat Club et du Cat Club3. Aux États-Unis, c'est la Cat Fancier Association, qui fut fondée en 18994. En Europe continentale, c'est la fédération internationale féline qui est la plus importante, fondée en 1949 à l'initiative du Cat club de Paris, elle regroupe la majeure partie des pays de l'Europe continentale5.
Pour qu'un chat soit reconnu comme étant un chat de race il doit avoir un pedigree6. Un chaton né de deux parents de race ne sera pas reconnu comme un chat de race s'il n'a pas de pedigree. On dira alors que c'est un chat "de type" (par exemple un chat de type siamois) ou "d'apparence" (par enxemple un chat d'apparence mau égyptien).
Chaque pays possède un ou plusieurs organes s'occupant de l'émission des pedigrees. En France, cet organe s'appelle le LOOF7, aux États-Unis, plusieurs grandes associations se partagent cette mission, il s'agit entre autres de la TICA, de la CFA et de l'ACFA. Il existe également des associations internationales comme la FIFé.
Ainsi un chat né en France ne peut être considéré comme « chat de race » depuis la loi du que s'il possède un pedigree émis par un Livre des Origines habilité par le Ministère de l'agriculture à tenir une généalogie officielle (actuellement, seul le LOOF possède cette autorisation), que ses parents soient nés en France ou non.
Pour qu'un chat né à l'étranger soit considéré en France comme "de race", il est nécessaire que son pedigree soit édité par un organisme reconnu par un Livre des Origines français officiel.
Comme les races et les croisements autorisés dans les différentes races peuvent différer d'un Livre d'Origine à l'autre, un chat d'origine étrangère peut n'être reconnu que dans un registre spécifique du Livre d'Origine, le Registre Expérimental (RIEX).
Un chat d'apparence peut être reconnu comme chat de race. Dans ce cas, il est inscrit dans un registre spécifique du Livre d'Origine , le Registre d'Apparence (RIA)
Les descendants d'un chat inscrit au RIA ou au RIEX sont inscrits au même registre pendant 3 générations avant d'être considérés comme chats de race à part entière.
Chaque association féline de gestion d'un livre des origines est libre de reconnaître une race ou pas. Par exemple, le LOOF reconnaît une soixantaine de races8, tandis que la FIFé n'en reconnaît que quarante9.
Chaque association regroupe les races selon son propre système. Certains par longueur de poils (courts, mi-longs et longs)10, par morphologie11, souvent une catégorie spéciale est réservées aux chats de type orientaux12.
Les associations félines de différents pays peuvent également avoir des standards différents pour la même race, bien que dans les grandes lignes la description physique corresponde. Par exemple, un maine coon américain tout à fait conforme peut être disqualifié en France s'il est polydactyle. Cette particularité physique est reconnue aux États-Unis mais en France elle est considérée comme un défaut grave.