qu'est-ce que l'homéhopethie?

En 1796, le médecin saxon Samuel Hahnemann pose les bases de l'homéopathie dans un essai13,1, puis c'est en 1810 qu'il parachève sa théorie avec la publication de « Organon der Heilkunst » (Organon de l'art de guérir)3.

Dans les années 1830, l'homéopathie commença à se répandre en France, mais aussi aux États-Unis. Les pharmaciens refusant de confectionner ces produits[citation nécessaire], les disciples d'Hahnemann durent les fabriquer eux-mêmes. En France, le Docteur Comte Sébastien Des Guidi14 crée en 1830 la Société Homéopathique Lyonnaise. Ses élèves furent à l'origine du développement de l'homéopathie en France. Il s'agit en particulier des Dr. Dufresne, Petroz, Curie, Mabit15...

À la mort d'Hahnemann, en 1843, l'homéopathie déclina légèrement en Europe mais se développa aux États-Unis et ce n'est qu'au début du XXe siècle, avec l'apparition des premiers laboratoires puis l'engouement pour les médecines alternatives, qu'elle commença son histoire industrielle et sa large diffusion auprès des patients.

Par glissement sémantique, le terme « homéopathique » est devenu en langage courant synonyme d'une dose minime d'un produit, par référence à l'une des caractéristiques de l'homéopathie, alors que la signification originelle du terme homéopathie est traiter selon le principe de similitude : la substance choisie pour traiter la personne malade est dite « homéopathique du malade ».
Principes

L'homéopathie est construite sur un principe et ses corollaires techniques formulés l'un après l'autre par Hahnemann de 1796 à 181016,17.

    * Le principe de « similitude » : la cure d'un ensemble de symptômes est apportée par une substance (végétale, minérale ou animale) qui provoque des symptômes semblables chez un sujet sain : Similia similibus curentur (« que le semblable soit soigné par le semblable »).
    * La recherche de la « globalité » : l'application du principe de similitude, puis sa vérification, ont lieu chaque fois que la recherche du remède le plus semblable a été effectuée de manière consciencieuse par le praticien : c'est « l'individualisation ». Chaque traitement est ainsi personnalisé à chaque patient, quel que soit le nom de la maladie, la recherche de la « totalité » des symptômes présentés par le patient étant au centre de la méthode. Elle explique la longueur du dialogue entre le médecin et le patient. L'étape d'observation des symptômes provoqués par une substance chez l'individu sain, qui précède toujours l'application du principe de similitude, et sa retranscription correspond à l'établissement d'une pathogénésie. Dans la pratique, certains médicaments homéopathiques très connus (Oscillococcinum, Sédatif PC...) ne respectent pas le principe d'individualisation.
    * L'utilisation technique de dilutions infinitésimales : La nécessité de diminuer la toxicité des substances choisies par application du principe de similitude ont conduit Hahnemann à diluer, puis à fortement agiter ses préparations. Après chaque dilution la préparation est secouée (succussions) énergiquement, manuellement ou mécaniquement, ce qui lui permettrait de conserver ses effets pharmacologiques malgré des dilutions importantes.

L'homéopathie s'oppose à l'allopathie, terme également inventé par Hahnemann et qui désigne tout traitement médicamenteux qui ne s'appuie pas sur la similitude lors du choix thérapeutique, mais sur le « principe des contraires », méthode utilisée depuis Galien jusqu'au début du XIXème siècle. Ainsi, la phytothérapie est une méthode de soin allopathique. Néanmoins, les notions de « principe des contraires » ou « principe de similitude » n'ont pas encore été validées expérimentalement selon les critères scientifiques actuels.
Principe de similitude

L'homéopathie s'est fondée sur le principe de similitude. Ce principe dispose qu'une personne atteinte d'une affection peut être traitée au moyen d'une substance produisant chez une personne en bonne santé des symptômes semblables à ceux de l'affection considérée. Dans la pratique, les substances choisies peuvent être en fait, de l'une à l'autre, celle qui occasionne le symptôme ou encore celle qui le soigne, comme Hippocrate l'avait observé18

L'homéopathie repose sur le principe de similitude formalisé par Hahnemann suite à l'observation suivante : la quinine extraite de l'écorce du quinquina provoque, à forte dose, une intoxication accompagnée de fièvre, comparable aux fièvres que l'absorption de quinquina aide à soigner. Hahnemann inféra de cette observation qu'il existait un lien de causalité entre la fièvre due à l'intoxication et le mécanisme de défense contre la fièvre activé par l'absorption de quinine à des doses thérapeutiques. Il vérifia ensuite l'universalité de ce principe en testant sur lui-même les substances (Belladone, Jusquiame, Anhydride Arsénieux, Soufre...) dont on connaissait les propriétés curatives à son époque. Il généralisa alors ce principe à l'ensemble de la thérapeutique : il est possible de connaître le tableau clinique d'une maladie que soigne une substance en observant le tableau clinique complet qu'elle déclenche à divers dosages chez l'individu sain.

Hahnemann, et d’autres auteurs rapprochent ce « principe de similitude » de celui des « semblables » énoncé par Hippocrate : « La maladie est produite par les semblables ; et par les semblables que l'on fait prendre, le patient revient de la maladie à la santé. Ainsi ce qui produit la strangurie qui n’est pas, enlève la strangurie qui est ; la toux, comme la strangurie, est causée et enlevée par les mêmes choses. »19
Les connaissances médicales modernes ont cependant montré l'invalidité de ce principe simpliste : tout au plus, on sait désormais que n'importe quelle substance peut être toxique puis mortelle à haute dose, et parfaitement indifférent à un dosage suffisamment faible (même les plus puissants poisons). Ce principe est connu depuis la Renaissance : le médecin allemand Paracelse établissait déjà au XVe siècle que « Rien n'est poison, tout est poison : seule la dose fait le poison. »20