RobesLe Tigre présente une fourrure de couleur jaune clair à orange foncé rayée de noir. Le pelage est blanc crème sur la face interne des membres, la poitrine, la gorge ainsi que sur les joues, la mâchoire inférieure et le dessus des yeux. Les rayures de couleur noire sont plus ou moins abondantes selon les sous-espèces, parfois doubles sur les flancs. Elles sont différentes d'un individu à l'autre et même d'un flanc à l'autre et forment une véritable « carte d'identité » ou « code barre » pour le tigre. Les tigres vivant dans les forêts sont en général plus sombres et ont un nombre de rayures plus important. En hiver, le poil s'éclaircit et devient plus dense pour le Tigre de Sibérie et le Tigre de la Caspienne. La queue est d'abord rayée puis devient annelée à son extrémité. Le tigre blanc, parfois présenté dans les zoos voire les cirques, n'est pas une sous-espèce ni une race géographique du Tigre. Quelques spécimens sauvages furent observés en Inde, mais c'est un individu capturé en 1951, Mohan, qui est devenu l'ancêtre de la plupart des tigres blancs captifs.La plupart des tigres blancs ont des rayures noires à brun clair sur un pelage blanc cassé ; les yeux sont bleus. On considère qu'il s'agit d'une mutation autosomale récessive nommée chinchilla, rencontrée chez d'autres mammifères, notamment le chat domestique et le lapin.. Il n'existe pas de cas d'albinisme reconnus. De nombreux cas de tigres entièrement blancs, sans aucune rayure, ont été reportés, mais il s'agissait de tigres dont la coloration était très pâle, et non pas inexistante. Le tigre doré, ou golden tiger, a un pelage blanc avec des traces rousses formant des sortes de rayures. Des tigres noirs ont été signalés de temps en temps, mais la seule preuve de leur existence est une peau confisquée par la police en octobre 1992. La robe présente un élargissement anormal des rayures qui se rejoignent totalement sur le dos et la tête, provoquant l'illusion d'un tigre noir. Cette robe particulière pourrait être due à l'expression d'un gène Agouti et ne constitue pas un cas de mélanisme.
Méthodes de chasseLe tigre est un prédateur crépusculaire : il chasse de préférence au lever et au tomber du jour, mais peut aussi chasser durant la journée.. Il repère ses proies à vue et à l'oreille, et n'utilise qu'assez rarement son odorat pour cette activité.. Le tigre préfère attaquer des individus jeunes ou âgés, moins résistants que ceux en pleine force de l'âge. Le tigre approche de sa proie à l'affût et l'attaque par le côté ou par l'arrière. Si sa proie est petite, le tigre la tue en lui brisant les vertèbres cervicales, si elle est grosse, il préfère la mordre à la gorge et ainsi l'étouffer.. La morsure à la gorge permet d'éviter les cornes et les sabots de ses proies et les empêchent de se relever.. Le tigre est habitué à tirer la carcasse dans les fourrés pour la dévorer au calme ; il peut aussi la recouvrir de feuilles mortes ou de terre pour la cacher.. Il arrive que plusieurs tigres chassent ensemble. : dans le parc national de Ranthambore en Inde, on a observé deux mâles et trois femelles rabattre la proie vers un des membres du groupe. Ce genre de comportement est cependant assez rare. Le pourcentage de réussite d'une chasse varie selon les individus et l'habitat : par exemple, dans le parc national de Ranthambore, seules 10 % des chasses sont couronnées de succès, tandis que dans les forêts denses du parc national de Kanha, la moyenne est à 5 % de réussite. AlimentationUne tigresse du Bengale seule consomme six kilogrammes de viande par jour, ce qui, selon la taille des proies, représente 40 à 70 prises par an. Un tigre a en moyenne besoin de chasser une grosse proie tous les sept à dix jours.Un tigre peut ingurgiter de 14 à 40 kg de viande en une seule fois. Il commence en général par dévorer l'arrière-train de sa victime. Le tigre se nourrit uniquement de viande, c'est un animal carnivore. Les principales proies du tigre sont de poids moyen (de cinquante à deux cents kilos), il s'attaque principalement aux sangliers et aux cerfs. Le régime alimentaire du tigre varie selon les sous-espèces et selon son habitat ; il inclut le gaur, le sambar, le buffle, cerf axis, le singe, etc. Il s'attaque parfois aux animaux épineux porcs-épics, mais aussi à des proies plus grosses comme des ours, des léopards, de petits rhinocéros et des éléphants. ou des crocodiles. Grâce à ses pattes postérieures plus longues que les antérieures, le tigre possède un don pour le saut. De plus, il dispose de puissantes épaules musclées. Ce prédateur possède un physique adapté pour de grosses proies, tout comme d’autres imposants félins. Prédateur opportuniste, le tigre ne refusera pas de s'attaquer au bétail, ni à une charogne.Si nécessaire, il peut aussi se montrer cannibale. Mangeur d'homme ?Le tigre est le félin ayant la plus forte réputation de mangeur d'hommes, notamment en Inde. Cela ne signifie pas que l'être humain fait partie intégrante de son régime alimentaire, mais il arrive que certains individus s'attaquent à l'homme, surtout en Inde.. Les cas célèbres de tigres mangeurs d'homme ne manquent pas. La tigresse surnommée « la mangeuse d'homme de Champawat » qui fut abattue par le chasseur Jim Corbett en 1907 avait tué pas moins de 438 personnes.en huit ans.. Depuis le début du XXe siècle, les victimes sont beaucoup moins nombreuses, mais dans les années 1950, on compte près de 5 000 morts par an. Les principaux accidents mortels se produisent lors d'une mise en contact fortuite entre l'homme et l'animal, ce qui a poussé le tigre surpris à attaquer. Néanmoins, la perte des canines, essentielles lors de la mise à mort, est un facteur déterminant : le tigre, incapable de se nourrir de grosses proies, se rabat sur des proies plus faibles, et notamment l'homme. Ce fait, noté par Jim Corbett, est corroboré par un témoignage de Pierre Pfeffer : un tigre blessé à la mâchoire par un coup de crosse revint par la suite se nourrir de chair humain.. Les tigresses peuvent transmettre le goût de la chair humaine à leurs petits et perpétuer ainsi une lignée de mangeurs d'homme. Les Sundarbans, essentiellement composées de forêts de mangroves situées à l'embouchure du Brahmapoutre, abritent les derniers tigres mangeurs d'homme : de 1948 à 1986, plus de 800 personnes ont été tuées., et on compte chaque année une cinquantaine de victimes.Le comportement de ces tigres reste inexpliqué. Plusieurs méthodes dissuasives ont été testées afin de préserver les habitants de la région. Le port d'un masque à l'arrière du crâne semble être efficace car les tigres ont l'habitude d'attaquer dans le dos. Habitat du tigreLe tigre s'accommode de plus de deux cents habitats différents.. Des forêts humides tropicales aux bois de conifères et de bouleaux de Russie d'Extrême-Orient en passant par les mangroves des Sundarbans, le tigre fait preuve d'une grande adaptabilité, même s'il marque une préférence pour les terrains avec une grande végétation qui lui confèrent un bon terrain de chasse et un bon abri. En 2008, au Bhoutan, alors qu'on pensait que le tigre ne se rencontrait que jusqu'à 3 000 mètres. des empreintes et des photographies de tigre ont montré qu'on pouvait trouver ce prédateur entre 3 700 et 4 300 mètres : il se pourrait que le tigre soit repoussé sur des altitudes plus élevées soit en raison du réchauffement climatique, soit à cause de la pression exercée par l'homme ; une autre hypothèse serait que le tigre ait toujours vécu à de telles hauteurs mais n'aurait jamais été observé jusqu'à présent. Menaces pesant sur l'espèceEnnemis naturelsLe tigre a peu d'ennemis naturels. Toutefois, les meutes de dholes peuvent attaquer et tuer un tigre. Il arrive aussi que des ours ou des tigres mâles tuent les jeunes tigres. ChasseLa chasse aux trophées a été une cause importante de régression du tigre au cours du XIXe siècle et du début du XXe siècle. La chasse au tigre était en effet un sport apprécié des colons et des maharadjahs. Des battues étaient organisées durant lesquelles les tigres avaient bien peu de chance de survivre. Le tigre, animal craint pour sa force et sa cruauté présumée, était le prédateur à tuer pour sa gloire personnelle. Le félin était également un mangeur d'homme, et cette chasse intensive visait aussi à réduire sa population. Le commerce des peaux a également accéléré cette chasse. Au début du XXe siècle, une peau valait 200 roupies, et un tapis avec tête montée 300. Les fourrures étaient négociées par les marchands locaux puis vendues comme souvenirs dans les grandes villes indiennes aux touristes européens. Durant les années 1950 à 1960, on estime que plus de trois mille tigres ont été tués comme trophées.. La chasse au tigre est à présent interdite dans tous les pays où vit ce félin. Le braconnage et la perte de son habitat et de ses proies sont à présent les principales causes du déclin des populations. Destruction de son habitatLe tigre souffre de la destruction de son habitat. Aujourd'hui, le recul des forêts et des habitats naturels, la croissance démographique, la disparition des proies, l'extension des zones cultivées ainsi que l'augmentation de la pollution aggravent sa situation. Les individus de moins en moins nombreux, et parfois de plus en plus éloignés les uns des autres sur des espaces fragmentés, ont du mal à se rencontrer et reproduire. Les incendies de forêts, l'utilisation de poison et la perpétuation d'un trafic ou commerce de peau et sous-produits pour certaines médecines traditionnelles continuent à peser sur la survie de l'espèce. |
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