Les Gitans en ont fait leur blason et l'expression de l'essence de leur vie, de leur âme.
Il est un film qui illustre magnifiquement la continuité de musiques,de chants et de danses tsiganes de l'Inde (pays d'où ce peuple est originaire) à l'Espagne en passant par l'Afrique et l'Europe de l'Est, c'est "Latcho Drom" (de Tony Gatlif).
En musique, il y a la bande originale de ce film, ainsi que "Epopée tsigane - The road of the Gypsies" qui est une belle compilation.
Sur cette dernière, le morceau "Nana del Caballo Grande" interprété par Camaron de la Isla, cantaor (chanteur flamenco) majeur est exemplaire car le lien entre l'Inde et l'Espagne est recréé avec une belle évidence.
Quittant le Nord-Ouest du sous-continent indien vers le X e siècle, les Tsiganes entreprennent une migration vers l'ouest qui les conduit à une dispersion planétaire.
Tous n'ont pas suivi les mêmes routes.
C'est vers le milieu du XV e siècle qu'arrivent les Tsiganes dans la péninsule ibérique après un long périple à travers l'Iran, la Turquie et la Grèce entre autres.
Une hypothèse intéressante, non par son sérieux mais par ce qu'elle approche de la symbolique est celle qui fait dériver "flamenco" de "flamante" (flambant),évoquant tant le style flamboyant de la musique et de la danse que l'argot dans lequel les Gitans étaient assimilés à des frimeurs (flamancia: présomption).
Mais "flamenco" veut également
dire "flamand" (surprise!). Au
XVII e , les Gitans sont assignés à résidence et
subissent de très dures persécutions, sauf certains d'entre eux qui ont le
privilège de pouvoir s'installer où ils le désirent
en Andalousie et de pratiquer les métiers
interdits et ce, eu égard aux services rendus
par des membres de leur famille dans l'armée des Flandres. Devant
produire fréquemment les documents qui rappellent ces
circonstances, il
est plausible qu'ils aient été surnommés "les
flamands" (los flamencos) et que cette appellation ait été étendue
par la suite.
La musique
flamenco fait ses premières apparitions au début du XIX
e siècle au sein de
certaines familles tsiganes bien implantées en Basse
Andalousie.
Il s'agit de la fusion entre un répertoire de musiques autochtone et certaines traditions orientales jalousement conservées pour l'usage intime.
C'est entre 1860 et 1910 que le
chant flamenco sort de l'intimité des familles gitan pour atteindre un public relativement
vaste à travers les cafés de cante (cante: chant), ancêtres des actuels tablaos, qui
fleurissent même en dehors de l'Andalousie, à Madrid et
à Barcelone.
A cette époque,
on constate également un enrichissement du répertoire
flamenco par
des chants d'origine folklorique issus de la famille des fandangos
andalous.
Entre 1910 et 1936, le flamenco est théâtralisé, son
répertoire évolue en intégrant des chansons
latino-américain et des chansonnettes populaires le flamenco pur et dur se dilue et, dans les années
30,
le premier concours de "cante jondo" (chant
profond) est créé à Grenade en
réaction à cette tendance.
Tendance qui se poursuit durant la période
franquiste
pendant laquelle les grands cantaores suivent le
mouvement
pour survivre (comme Manolo Caracol), suivent les ballets flamencos (comme Antonio Mairena) ou disparaissent peu à peu, comme
la Niña de los Peines et son frère Tomas Pavon.
C'est
aussi la période durant laquelle le flamenco
s'internationalise.
En 1949 est créé, à Grenade encore,
le premier club d'amateurs; en 1954 apparaît la première anthologieu
Cante Flamenco et, dès
les années 60, le flamenco renaît de ses cendres et entame une remontée spectaculaire.
Actuellement,
on voit que le flamenco est bien vivant et qu'il influence ou est influencé par, des musiques diverses comme
le jazz (né lui aussi dans la persécution d'un
peuple ou la musique africaine à travers
des rencontres ).
Source : blog sur le Flamenco